Le 18 avril 2021, le révérend pasteur Godson Dogbeda Téyi Lawson Kpavuvu est investi 5èmeprésident de l’Eglise méthodiste du Togo. Elu pour un mandat de 4 ans renouvelable une seule fois, le nouveau président à la lourde charge de conduire selon ses mots, « son peuple sur des valeurs de la vérité, de la justice, du pardon, de la réconciliation et de la paix». Sauf que certaines pesanteurs jonchent le chemin.
Au temple méthodiste Salem de Hanoukopé à Lomé où a lieu l’investiture, plusieurs invités dont Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan, archevêque de Lomé et le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé et le ministre d’Etat, Payadowa Boukpessi.
« Puisqu’il a plu au Seigneur Dieu, Souverain et maître de l’Univers de t’appeler et d’apposer son sceau sur toi, je te fais asseoir dans sa grâce habilitante, pour que tu manifestes sa justice dans le jugement et les décisions et que tu demeures toujours dans la sagesse et la connaissance de Dieu ». C’est en ces termes que la présidente sortante Lawson Zinsou Martine a béni son successeur et envoyé en mission. Le nouveau berger Kpavuvu va suivre son troupeau parmi lequel baigne une atmosphère par rapport à certaines de ses prises de position vues comme un schisme dans l’Eglise méthodiste du Togo.
« Ma vocation pour comprendre le fait homosexuel en tant que sociologue est venue de la situation personnelle que j’ai vécue comme parent, comme enfant, comme jeune et comme pasteur. Voilà pourquoi je comprends mieux le fait homosexuel », ainsi justifiait le révérend pasteur dans une interview accordée au magazine De Cive (Le Citoyen).C’était bien avant son investiture. Plus loin, l’homme d’église ajoutait qu’il ne croit pas qu’au Togo, « qu’un seul pasteur, imam ou prêtre ait fait une démarche au sens wébérienne du terme pour comprendre comment les gens vivent face au phénomène homosexuel ». Au cours de l’entretien Godson Kpavuvu a réitéré qu’il est contre les discriminations à l’égard des minorités, les injustices sociales, entre autres. Mais son approche compréhensive provoque des remous en interne au sein de son église. Elle est vue par certains fidèles comme un schisme.
«Ma vocation pour comprendre le fait homosexuel en tant que sociologue est venue de la situation personnelle que j’ai vécue comme parent, comme enfant, comme jeune et comme pasteur. Voilà pourquoi je comprends mieux le fait homosexuel »
« Je n’ai pas lu des passages où la Bible parle vraiment d’homosexuels(Ndrl, acteur). J’ai lu des passages où la Bible parle de l’homosexualité(Ndrl, fait) parce que par définition tout être humain par définition, tout homme, toute femme est créée à l’image de Dieu selon sa ressemblance. Maintenant la pratique homosexuelle ou l’homosexualité est refusée, ou si je peux dire est condamnée par la Bible à travers un certain nombre d’histoires précises, c’est-à-dire la question de Sodome et Gomor (…) En matière de pratique homosexuelle que la Bible condamne, la Bible n’a pas dit de tuer les homosexuels. Il faut que si d’aventure nous croyons que c’est un péché, il faut que le pécheur se répande et vive », faisait-il observer.
Le révérend Godson Kpavuvu devra s’atteler à faire accepter « sa démarche wébérienne pour comprendre le fait homosexuel » à son troupeau. Une mission qui s’annonce difficile; puisque certaines brebis voient son approche comme hérétique.
Anani GALLEY